Note : cet article se termine sur une authentique blague arménienne. Eh oui.
Le cimetière de Noradouz (en arménien Նորատուսի գերեզմանատուն) situé en bordure du lac Sevan. Il a une partie moderne et partie ancienne qui en fait le plus grand cimetière de khatchkars d'Arménie.
La partie ancienne est souvent occupée par les femmes âgées qui s'y retrouvent pour tricoter, avec, pendant les vacances, des enfants qui gambadent et souvent des moutons chargés de la tonte de l'herbe.
La vue sur les montagnes est époustouflante et cheminer entre les vieilles pierres, dans un silence apaisant, est propice à la rêverie.
Comme on voit des khatchkars partout en Arménie, avec des motifs à l'infini (cf. l'article sur l'art des khatchkars), j'ai surtout cherché les pierres tombales médiévales, ornées de scènes de vie.
C'est un jeu de cache-cache pour dénicher les stèles ornées et le plaisir de la découverte compense le manque de connaissance immédiate pour en décrypter l'origine ou le sens.
Une légende locale veut que les villageois, s'apprêtant à subir les assauts des troupes de Tamerlan, auraient muni les khatchkars de casques et d'épées ; de loin, ceux-ci auraient été pris pour des soldats, causant la fuite de l'ennemi.
La tombe qui précède est clairement celle d'un fêtard car la bouteille à gauche est marquée "eau de vie", je vais donc transposer pour vous une blague que m'a racontée mon hôte.
Artem fait visiter le cimetière à son ami. Il lui montre une tombe avec l'épitaphe :
Il a bien mangé, il a bien bu
Beaucoup de femmes, il a connu
Et bienheureux, il est mouru
Le visiteur attristé constate que le défunt est parti jeune. Artem désigne alors la tombe d'à côté : tu vois celui-là ? C'était un modèle de sobriété et il est mort au même âge, juste après.
- Mais alors, de quoi est-il mort ?! s'étonne le visiteur
- De jalousie, pardi !