Ce n’est pas une valse mais c’est en trois temps : audition, répétition, spectacle.
En trois fois trente minutes, Mark Tompkins, le directeur artistique, voulait faire « un éloge de la différence, de la singularité de chaque être humain et de la coopération difficile de l’individu face au groupe ».
Seulement le thème est déjà ressassé et pour l’actualiser, l’intention ne suffit pas.
L’audition, à la manière d’un télé-crochet, n’atteint jamais la bonne caricature. Il manque du texte solide pour le jury, et la faillite des candidats est grossière. On se désole surtout pour le gâchis de talents de la compagnie I.D.A. C’est que les chanteuses, comme Laurène-Pierre Magnani et Isnelle de Silveira, ont de vraies belles voix et qu’aucune contorsion ne parvient à occulter la grâce infinie de Simon Marozzi et Darryl Woods.
La répétition est une suite lente de vignettes sans substance et si quelques gaudrioles incitent à sourire, on y découvre surtout le talent de pianiste du très élégant Mathieu Grenier, compositeur de toutes les musiques du spectacle.
Dans Showtime, il y a des idées, des clins d’œil, des paillettes mais le résultat est une sorte de filage, en attente de situations abouties.
Bien sûr, il faut être un peu comédien pour chanter et danser, mais Showtime a raté le transgenre entre théâtre et comédie musicale.
On quitte donc des artistes à contre-emploi, qui auraient pu chanter et danser davantage, en se disant, pour paraphraser Molière, mais que diable allaient-il faire dans cette galère ?
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