Après le musée Soulages, j'ai enchaîné sur le musée d'histoire et d'archéologie Fenaille dont l'artiste a dit :
"Lorsque pour la première fois j'ai vu les stèles gravées du musée Fenaille, ce fut un choc [...]. C'est peut-être à cause des émotions que j'aie eues devant ces objets que j'ai été amené à regarder ailleurs et peut-être même à guetter, pendant que je peignais, ces moments d'origine."
Le musée possède la plus grande collection de statues-menhirs de France, accompagnées d'objets quotidiens du peuple qui occupa le Rouergue au Néolithique. La vie des Rutènes est illustrée par des sépultures, sculptures, mosaïques et objets de la vie quotidienne.
Une statue-menhir est une sculpture fichée en terre dont la forme générale fait penser à un menhir. Sa surface est sculptée en bas-relief ou gravée de façon à représenter des personnages féminins ou masculins. Leurs périodes d'érection se situent entre le Néolithique final et l'âge du cuivre (3500 à 2000 av. J.-C.).
Les jambes sont droites, la taille est marquée par une ceinture. Les bras repliés sur le buste sont prolongés dans le dos par des omoplates en forme de crosse. Les traits du visage sont simplifiés : seuls les yeux et le nez sont tracés, des tatouages en forme de traits parallèles occupent les joues ; il est très rare que la bouche soit dessinée. Parfois, les corps sont revêtus d’un grand manteau aux plis parallèles.
Selon leur sexe, les statues-menhirs présentent des attributs différents. Les femmes dévoilent leurs seins, des colliers à plusieurs rangs autour du cou, leurs cheveux sont tirés en arrière. Les hommes portent des armes (arc, flèche, hache) et un baudrier disposé en travers de la poitrine, sur lequel est suspendu un fourreau contenant vraisemblablement un poignard.
Certaines statues-menhirs portent les marques de modifications volontaires des attributs et des caractères masculins ou féminins. En règle générale, ces transformations visent à féminiser une statue en faisant disparaître le fourreau et en ajoutant selon le cas des seins ou un collier.
Je n'avais encore jamais vu de statue-menhir et la surprise a rendu la visite d'autant plus émouvante.
"La dame de Saint-Sernin", joyau de la collection
J'ai un faible pour celle-ci, avec son allure de mécanique qui la rend très moderne :
Statue-menhir de la Verrière
Essai de reconstitution d'une maison chalcolithique, d'après le site de la Vayssière - Michel CURE
Divinité à la torque et au poignard - 1e siècle avant JC - Grès
Pavage (opus sectile) gallo-romain en marbre
Tête gauloise - IVe ou IIIe siècle avant JC
Statue au torque - Ie siècle avant JC
Tête de faune gallo-romaine en marbre
Chapiteau gallo-romain en bronze
Vénus dansant - Fragment de base sculptée en grès - Epoque gallo-romaine
L'hôtel de Jouéry, construit au Moyen-Âge, est l'une des plus anciennes demeures de la ville conservées à ce jour. Ses propriétaires successifs sont la famille Bonald au XVIe siècle, puis la famille Courtois au XVIe siècle, et enfin la famille Jouéry jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Maurice Fenaille, grand amateur d'art, acquiert l'hôtel en 1913 et en fait don à la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron. Après la mort du donateur, celle-ci y installe le musée d'archéologie qui portera le nom de musée Fenaille.
Le Moyen Âge est représenté avec des sculptures provenant de couvents et d'églises de la région et par des objets de la vie courante. Le XVIe siècle et la Renaissance sont représentés avec des tapisseries commandées par les évêques de Rodez, des vitraux et des sculptures. On y trouve aussi l'ameublement d'une maison bourgeoise à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle.
Saint-Jean - XVe siècle - Bois polychrome
Vierge de l'Annonciation - XVIe siècle
Tête de Nicodème - XVIe siècle