Patrie de Tartarin, située en bordure du Rhône, à la croisée des chemins entre Avignon, la Camargue et le Luberon, Tarascon est encore aujourd'hui associée aux contes et légendes remontant au début de notre ère.
Selon la tradition, venue de Judée pour évangéliser la région, Marthe de Béthanie débarqua à Tarascon où sévissait alors la Tarasque.
Jacques de Voragine, dans La Légende Dorée (vers 1260), décrivait ainsi la Tarasque :
« Il y avait, à cette époque, sur les rives du Rhône, dans un marais entre Arles et Avignon, un dragon, moitié animal, moitié poisson, plus épais qu'un bœuf, plus long qu'un cheval, avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes; il se cachait dans le fleuve d'où il ôtait la vie à tous les passants et submergeait les navires ».
D'aucuns pensent qu'il s'agissait d'un crocodile, échappé d'un bateau romain.
La Tarasque (en occitan provençal Tarasca) pouvait avoir de multiples formes, mais la plus fréquemment illustrée était pourvue de six courtes pattes comme celles d'un ours, d'un poitrail comme celui d'un bœuf, d'une carapace de tortue pourvue d'épines, et d'une queue écailleuse, éventuellement torsadée, pouvant se terminer par une pointe de flèche. Sa tête pouvait ressembler à celle d'un lion aux oreilles de cheval avec un visage de vieil homme.
Marthe domina miraculeusement la Tarasque grâce à sa ceinture et la conduisit devant la foule qui la lapida. Marthe est devenue la patronne de la ville et, en gratitude, on construisit plus tard la collégiale royale Sainte-Marthe, non loin du château du roi René.
En 1474 le roi René créa l'Ordre des chevaliers de la Tarasque et organisa les premiers jeux qui, de Pâques à Ste Marthe duraient jusqu'à un mois et demi.
La Tarasque de Tarascon a été inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2019. En 2005, les fêtes de la Tarasque ont été proclamées, par l'UNESCO, comme faisant partie du patrimoine oral et immatériel de l'humanité, et inscrites en 2008 parmi l'ensemble Géants et dragons processionnels de Belgique et de France.
C'est pour revoir ces fêtes que je vais à Tarascon car je les avais vues, il y a très lontemps, et j'ai envie de revivre ces moments.