Koprivchtitsa est une ville pittoresque au pied de la montagne Sredna Gora.
Fondée au 14e siècle, riche, reculée dans la montagne, elle était régulièrement saccagée par les bandes turques et s’est rendue célèbre par le premier coup de feu de l’insurrection bulgare d'avril 1876 qui mena à la guerre russo-trque de 1877-78 et à la libération de la Bulgarie.
De nombreux poètes, écrivains et révolutionnires se sont installés à Koprivchtitsa et leurs maisons ont été transformées en musées ce qui garde la ville un style architectural typiquement bulgare du 19e siècle.
C’est un endroit que les Bulgares adorent visiter pour les jolies maisons, lles rues pavées et le paysage de forêts qui l’entoure.
C'est une longue route au départ de Sofia, d'abord dans la plaine puis en serpentant dans la montagne.
L'une des activités économiques principales de Koprivchtitsa était la fabrication de. Cette étoffe de laine grossière était utilisée clans la confection de toutes sortes de vêtements.
Chaque année, c'est près de 300 tonnes d'articles en bure dont 240 000 chaussettes qui étaient écoulées dans tout l'empire ottoman. Plus de 1500 fabricants de bure, les abadji, auraient œuvré dans la ville.
La fabrication de bure connaît son essor au 19e siècle, et surtout lors du percement du Canal de Suez, ce qui correspond aussi à la période de construction des plus belles maisons de la ville.
Au printemps et en été, les apprentis et les aspirants confectionnaient les vêtements pour le maître artisan : potouri (pantalons larges en haut et resserrés aux chevilles), aba et mintan (vestes pour homme), elek (gilet sans manches), kyourk (manteau long doublé de fourrure) et autres.
Vers la mi-août, une fois la matière première épuisée, les produits étaient emballés et acheminés soit directement dans les villes de destination si celles-ci se situaient dans la partie européenne de l’empire, soit vers des ports pour la marchandise destinée à l’Asie Mineure ou aux îles de la Mer Egée.
Presque tous les enfants de Koprivchtitsa, y compris ceux des familles aisées, effectuaient leur apprentissage pour devenir abadji afin de recevoir une éducation, d'apprendre « à faire les mille points pour un sou » et « manger le pain d'autrui», expressions signifiant qu'ils devaient apprendre à connaître la valeur du travail et de !'argent ainsi que savoir vivre loin de leur famille.
Des personnalités célèbres tels que Lyuben Karavelov, poète et homme politique, Nayden Gerov, écrivain et éducateur ou encore Mikhail Madjarov, homme politique et publiciste, sont tous passés par cet apprentissage.
A l'époque, la communauté des abadji jouissait d'une grande influence. Ses membres voyageaient dans de grandes villes de l'Empire ottoman où ils rencontraient différents groupes ethniques et découvraient leurs us et coutumes. En rentrant, ils importaient à leur tour ces influences nouvelles dans la région de Sredna Gora, chaîne de montagnes englobant Koprivchtitsa, jusqu'alors isolée.
Les belles maisons que je visite reflètent la fortune de ces artisans et commerçants, avec des pièces d’hiver et d’été (climat continental oblige) et des ateliers.
Retour à la vie moderne pour prendre un déjeuner bien mérité après avoir gambadé dans les côtes et les pavés.
La prochaine visite sera le tombeau thrace, à Kazanlak.