Saint Nicolas fait l'objet d'un culte particulier à Bari.
La défaite de l’armée byzantine en 1071 à la bataille de Manzikert livre l'Anatolie aux Turcs, ce qui décide plusieurs villes italiennes marchandes, dont Nicolas de Myre est le saint patron, à récupérer ses reliques.
En 1087, soixante-deux marins gagnant de vitesse les navires vénitiens, volent et ramènent les reliques supposées à Bari. La basilique San Nicola di Bari est construite pour elles, entre 1089 et 1197.
Pour l'anecdote, en 1098, le chevalier Aubert de Varangéville y aurait volé une phalange et l'aurait rapportée en Lorraine, où elle est devenue l'objet du pèlerinage de Saint Nicolas.
Le saint a bénéficie très tôt d'une grande popularité dès le 9e siècle comme en atteste son omniprésence dans l'iconographie des églises d'Orienti. Il est notamment vénéré dès cette époque chez les chrétiens de rite byzantin : ceux d'Anatolie, de Chypre, de Crète, de Grèce continentale, des Balkans ainsi que des pays moldo-valaques, transylvains, marmatiens, ruthènes et russes.
Ceci explique sans doute le nombre de touristes russes qui est tel que j'ai souvent vu dans la ville des enseignes et panneaux avec une version en cyrillique sous les versions italiennes et anglaises.
D'ailleurs, la statue qui fait face à la basilique est un don du président russe Poutine, au nom de toute la fédération. La plaque signée par lui fait d'ailleurs l'objet de pétitions pour son retrait, depuis l'invasion de l'Ukraine.
Le culte est bien catholique car on trouve des confessionnaux dans la basilique, ce qui n'est pas une pratique de la religion orthodoxe.
C'est d'ailleurs touchant de voir un prêtre lire en attendant le client...
Il y a au sous-sol de la basilique une crypte très ornementée qui fait aussi office de chapelle.
Une boutique attenante récolte des dons, vend des messes ainsi que des souvenirs dont les prix ahurissants semblent s'adresser aux oligarques russes.