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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

Publié le 29 Janvier 2023 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Danse, Maison de la Danse, Lyon

L'Oiseau de feu est un conte dansé du chorégraphe Michel Fokine sur une musique d’Igor Stravinsky :

Dans la forêt, Ivan Tsarevitch capture un fabuleux oiseau et le libère en échange d’une plume magique. Plus loin, tombant amoureux d’une princesse, le jeune homme est saisi par les démons du sorcier Kastcheï. Il se libère grâce à la plume magique, le soleil dissipe les ténèbres et Ivan peut retrouver l’élue de son cœur.

Pour sa version, Thierry Malandain déclare voir l'oiseau comme symbole de ce qui relie le ciel et la terre, voire du phénix se consumant pour renaître, personnifiant dans la religion chrétienne l’immortalité de l’âme et la résurrection du Christ.

Ce choix spirituel explique peut-être le choix de costumes évoquant des soutanes, noires pour les temps de menace et blanches pour le bonheur revenu.

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

La culture du chorégraphe imprégnée de ballet classique se lit dans la grâce infinie de ses danseurs et danseuses, et leurs déplacements parfaitement synchronisés.

Dans un jeu d'ensemble, ils se croisent, formant chaînes et cercles, tantôt forêt, tantôt oiseaux quand les jupes déployées et les mains frémissantes suggèrent l'envol.

Surgies de l'obscurité, la princesse et ses suivantes rayonnent en robes de mousseline aériennes, aux couleurs solaires.

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

La minceur androgyne et la belle souplesse de ses bras font de Hugo Leyer un Oiseau magnifique, sublimé par son costume rouge et or. 

Lorsqu'il choit, désarticulé, on a le coeur serré jusqu'à ce qu'il renaisse dans toute sa splendeur, ramenant la lumière.

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon
Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

L'idée du Sacre du printemps vint à Stravinsky alors qu'il travaillait encore sur L'Oiseau de feu : «J'entrevis dans mon imagination un grand rite sacral païen : les vieux sages assis en cercle et observant la danse à la mort d'une jeune fille qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps».

En ouverture, Martin Harriague, surprend d'emblée avec une entrée théâtrale stupéfiante, avant d'enchaîner sur le martèlement rythmique qui donne à l’œuvre sa force sauvage.  

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

Il se concentre sur le pouvoir expressif du mouvement primitif et des figures fractales par lesquelles le groupe s’enroule, se déploie et se contracte avant d’exploser.

Il est dommage que tant de puissance ne se reflète pas dans les costumes blancs de bout en bout. Tout au plus, les tuniques se transforment quand l'accent est mis sur les femmes.

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

Une ronde un peu mièvre annonce par contraste la violence terrible du rituel, lorsqu'une femme est empoignée, passée sans ménagement de bras en bras, voire jetée dans la foule qui la désigne comme victime sacrificielle.

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

Dans cette version, la victime n'est pas  pas condamnée à danser jusqu'à la mort : traçant un cercle de pierre autour de la malheureuse, la foule se referme sur elle, comme à la curée.

Le blanc se teinte de rouge mais dans une apothéose qui donne sa grâce au final.

Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon
Malandain Ballet Biarritz - Maison de la Danse de Lyon

Malandain Ballet Biarritz - Du 26 janvier au 3 février 2023
Durée : 1 h 25, entracte compris

L’Oiseau de feu • 2021 • 22 interprètes • Chorégraphie Thierry Malandain Musique Igor Stravinski – Maîtres de ballet Richard Coudray, Giuseppe Chiavaro -  Costumes Jorge Gallardo – Réalisation des costumes Véronique Murat, Charlotte Margnoux – Lumières François Menou 

Avec Noé Ballot, Julie Bruneau, Giuditta Banchetti, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Loan Frantz, Irma Hoffren, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Marta Otano Alonso, Alessia Peschiulli, Julen Rodriguez Flores, Alejandro Sénchez Bretones, Ismael Turel Yagüe, Yui Uwaha, Patricia Velézquez, Allegro Vianello, Léo Wanner, Raphaël Canet

Le Sacre du printemps • 2021 • 19 interprètes • Chorégraphie Martin HarriagueAssistantes du chorégraphe Françoise Dubuc, Nuria López Cortés - Musique et argument Igor Stravinski – Lumières François Menou, Martin Harriague – Costumes Mieke Kockelkorn – Réalisation des costumes Véronique Murat, Charlotte Margnoux – Réalisation des décor et accessoires Frédéric Vadé –  Crédit photographique Olivier Houeix

Avec Noé Ballot, Julie Bruneau, Giuditta Banchetti, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Loan Frantz, Irma Hoffren, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Alessia Peschiulli, Julen Rodriguez Flores, Alejandro Sénchez Bretones, Ismael Turel Yagüe, Yui Uwaha, Patricia Velézquez, Allegro Vianello.

Coproduction Donostia Kultura - Victoria Eugenia Antzokia -Donostia / San Sebastián (Espagne) - Ballet T ; Chaillot-Théâtre national de la Danse, Paris ; Théâtre des Salins, Scène nationale, Martigues ; Le Cratère – Scène nationale Alès ; Opéra de Reims ; La Rampe – Scène conventionnée Echirolles ; Opéra de Saint Etienne ; CCN Malandain Ballet Biarritz. Partenaires Théâtre Olympia d’Arcachon ; Le Parvis - Scène nationale de Tarbes Pyrénées ; Théâtre de Saint Quentin-en-Yvelines - Scène nationale ; Festival de Danse Cannes - Côte d’Azur France.

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