Tout près du musée Capodimonte, les catacombes de San Gennaro forment un grand complexe funéraire souterrain sur deux étages.
C'est le plus important témoignage de l'époque paléochrétienne à Naples.
Les catacombes se déploient sur deux niveaux. On y accède par l'étage supérieur, puis on traverse couloirs et vestibules pour découvrir églises souterraines, tombes, fresques, mosaïques...
La visite est particulièrement agréable car l'endroit est aéré et tempéré, avec parfois des entrées de lumière naturelle ; le sol est couvert d'un tapis qui rend la marche aisée. On passe à ciel ouvert pour l'accès aux basiliques
La pénombre favorise le recueillement et c'est la guide qui, avec son smartphone, actionne l'éclairage sur les points d'intérêt.
Certaines fresques n'ont été découvertes que très récemment et le site est soigneusement préservé.
En l'absence de tout ossement, j'ai interrogé la guide qui nous a expliqué que sur décret de Bonaparte, les restes avaient tous été transférés au cimetière des fontanelles. Ici, donc, pas de folklore macabre.
Le développement des catacombes se fait par étapes successives, sur un emplacement utilisé dès le IIe siècle à des fins funéraires par les Romains dont les lois interdisaient les inhumations dans les murs de la cité.
Le site accueille au IIIe siècle le corps de Sant'Agrippino, évêque de Naples et premier patron de la ville : il devient ainsi un lieu de culte, où est construite une première basilique.
Au siècle suivant, vers 420, les catacombes voient arriver un nouvel hôte prestigieux : San Gennaro, amené à devenir le premier patron de la ville à la place d'Agrippino. Des églises souterraines sont édifiées, les tombes se multiplient.
Il y a trois types de tombe : le cubiculum (chambre funéraire) utilisé en particulier par des familles, la tombe murale pour une ou deux personnes, et enfin la tombe au sol où les corps étaient empilés.
Certains cubiculi présentent encore des décorations, dont certaines bien conservées.
La fresque qui suit est la plus ancienne représentation connue de San Gennaro.
Les catacombes comptent trois églises souterraines :
- la plus grande se situe au niveau supérieur, proche de l'entrée : appelée basilique majeure, ses trois nefs sont directement creusées dans le tuf ;
- toujours au niveau supérieur, la basilique des évêques dédie sa vaste salle, à la voûte décorée d'un Christ peint à fresque, aux 14 premiers évêques de Naples ;
- au niveau inférieur, la basilique Sant'Agrippino, où étaient conservées les reliques du saint, est encore consacrée et utilisée régulièrement pour célébrer des mariages.
La tombe de San Gennaro est située au fond d'un puits, visible depuis le niveau supérieur.
Derrière elle est creusé un cubiculum datant du Ve siècle, qui abrite les restes de certains des premiers évêques de Naples, désireux de reposer près de leur saint patron.
On ressort par une église désacralisée transformée en salle culturelle.
Au lieu de prendre un bus pour le centre, j'opte pour la balade à travers le quartier de la Sanità
C'est une formidable balade dans un quartier bouillonnant d'activité, qui sollicite autant l'oeil... que l'oreille car comme partout, des hordes de scooters vrombissent sur les pavés.
Et juste au moment où la faim s'est fait trop sentir, voilà où j'ai trouvé pitance.
Alors que je prenais ma stupide photo, un vieil homme m'a "grondée" en riant, disant qu'il faut toujours manger la pizza bien chaude et que le reste peut attendre, ha ! ha !
J'ai sans doute atteint la limite du quartier car je dois traverser une grande avenue très active (pour un peu, je me mettrais à prier) et passer la porte San Gennaro.
Très vite, je me retrouve en terrain connu : c'est la via dei Tribunali.
Curieusement, malgré le ciel gris, je me laisse tenter par un glacier et ne le regrette pas : le sorbet à la mandarine est un délice.
Il me reste du temps, donc la prochaine visite sera San Severo où se trouve le fameux Christ voilé.