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Baronne Samedi

Broutilles paraissant le crésudi

Taraf de Haïdouks - Opéra de Lyon

Publié le 27 Janvier 2019 par Baronne Samedi in Art et spectacles, Musique, Lyon

Taraf de Haïdouks - Opéra de Lyon

Vous croyez que l'Opéra de Lyon est une maison amidonnée, voire compassée ?

Grossière erreur !  La preuve en est cette représentation donnée par les célèbres lăutaris dans le cadre de la saison France–Roumanie 2019. 

Amener Taraf de Haïdouks dans la grande salle de l'opéra est une réussite d'Olivier Conan avec son projet Opera Underground.

Les musiciens roms, originaires de Clejani, au sud de Bucarest, sont connus dans leur pays d'origine sous le nom de Taraful Haiducilor, qui veut dire à peu près «bande de brigands», mais taraf est aussi le nom traditionnel des groupes de musiciens roms et, en roumain, haïdouk a une connotation historique, comme «insurgé» en français.

Le Taraf de Haïdouks s'est donc emparé de la scène avec une vigueur étourdissante.  

Au gré des morceaux, la musique tzigane portée par le cymbalon s'est imposée avec les violonistes rivalisant de vitesse virtuose tandis que le contrebassiste pourrait être qualifié de force de frappe. Les accordéons apportaient au tout une sorte de rondeur rythmique très enveloppante.

Si le jeune Stefan Manole cherche encore un peu sa voix, Roger Manole a une voix taillée pour le flamenco et Marius est à la croisée du ténor et du chanteur de charme

Quelque mesures de tango ont créé la surprise, de même qu'un petit tour du côté de Brahms. L'orgue ne m'a pas paru apporter grand'chose et  la clarinette aurait mérité plus de solo mais l'ensemble est tel que le détail importe peu. 

Privilège de la musique populaire, le public a pu s'y joindre et s'en donner à coeur joie en tapant dans les mains.

(c) Damien Gard

(c) Damien Gard

L’ensemble, de taille variable, s’est formé en 1990 peu après la chute de l'État communiste et doit ses premiers contacts avec l'Europe occidentale à l'ethnomusicologue suisse Laurent Aubert, puis à Stéphane Karo et Michel Winter, deux musiciens belges qui, enthousiasmés par la musique du groupe, se sont improvisés managers pour lancer la carrière internationale du groupe, dont ils s'occupent encore aujourd’hui.

Au fil du temps, certains membres ont disparu mais d'autres reprennent leurs instruments, perpétuant heureusement une très belle tradition.

Le 26 janvier 2019 à l'Opéra de Lyon

Chant Stefan Manole – Orgue et chant Roger Manole

Accordéon et chant Marius Gorea - Accordéon Florea Neagu

Violon Gheorghe Serban et Gheorghe Nicusor - Contrebasse Gigel Neagu

Clarinette Filip Simeonov - Cymbalon Cristinel Turturica

 

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