Photographe professionnel, Hayk s'est reconverti en 2000 dans la taille de pierre. Il s'est formé auprès de son frère qui, lui, avait appris en autodidacte.
C'est un métier difficile qui demande à la fois force et délicatesse, et au moins un an d'apprentissage pour acquérir les gestes de base pour manier le burin et le poinçon.
Hayk réalise des khatchkars sur commande, dont régulièrement pour l'étranger. Outre les grandes pièces, il fait de petites reproductions et créations vendues comme souvenirs à la boutique de l'association HDIF pour le développement d'une économie durable en Arménie.
Hayk a gentiment pris le temps de m'expliquer son métier, du dessin jusqu'à la réalisation, ainsi que la lecture d'un khatchkar simple, de bas en haut.
Il commence par dessiner le modèle sur papier puis évide les parties qui seront en creux. Ce découpage est ensuite posé sur la pierre : les jours sont reportés au poinçon pour mettre en évidence les parties à ôter.
La taille se fait au burin, puis les creux sont affinés au poinçon.
Comme je ne souhaitais pas rapporter un symbole religieux, je lui ai demandé s'il aurait un autre modèle. Par chance, un beau médaillon était presque prêt et il l'a finalisé pour moi.
Après le bureau, j'ai pu voir l'atelier où la pierre brute est découpée et où les grands modèles sont travaillés sur des tréteaux.
L'endroit est très ventilé, malgré tout Hayk porte un masque et des lunettes pour se protéger de la poussière de pierre.
La visite se termine par la maison où Hayk tient à me montrer un lustre réalisé par son frère, en onyx, et m'en donne un exemple de pendant taillé.
J'étais intriguée car je pensais l'onyx noir opaque, mais la preuve est faite qu'il n'empêche pas l'éclairage.