Après une nuit récupératrice, malgré le décalage horaire, je me promène dans le joli dédale de l'hôtel, constitué de la jonction de trois maisons anciennes, reliées par des jardins.
Avant même d'arriver au délicieux buffet, l'air embaume du fameux café. Je me régale de mon premier gallo pinto, le plat de base cuisiné avec du riz et de petits haricots rouges, complété de rondelles de bananes cuites et un oeuf pour avoir un bon lot de protéines en vue de la marche qui m'attend.
J'arrose le tout de grandes tasses de café-filtre, en bénissant les ticos (Costaricains de souche) de n'avoir pas cédé à l'expresso et autres capsules. Le repas se termine par un assortiment de pastèque, papaye, maracuja et une tranche d'ananas absolument succulent, sans une once d'acidité.
Manger dans un jardin dans la douceur du matin est un vrai privilège.
Suivez-moi au gré de la promenade dont la première étape sera le Musée national.
La Maison bleue fut une résidence présidentielle et ne se visite que sur rendez-vous. L'inclination de la voie montre que San José offre son lot de grimpettes...
Bien évidemment, je me suis perdue parce que le plan est sommaire et parce que, décidément, je suis incapable de représentation spatiale. Ce n'est pas toujours drôle car la ville n'est pas très jolie, à part de rares exceptions.
Je vous épargnerai le détail, mais voici un exemple d'avenues à longer sur de grandes distances, qui doublent quand on se perd *soupir*
Enfin le bon endroit... ou presque : il faut faire le tour pour trouver l'entrée.
Le début de la visite est une jolie surprise : on entre dans un jardin sous verrière qui est en fait une ferme à papillons !
Sans doute pour consoler les visiteurs, une mangeoire a été installée où des papillons se nourrissent longuement.
Par chance, j'ai aussi vu un colibri mais il se posait si brièvement que je n'ai pas pu éviter le flou.
En réalité, le musée est installé dans une ancienne caserne. Celle-ci a été réformée après l'armée a été officiellement abolie le 1e décembre 1948.
Quelques détails ont été conservés comme des graffiti ou des points de guet.
Il y aussi quelques pièces ornées aménagées dans le style de la fin du 19e siècle et des photographies anciennes, mais c'est très européen et peu surprenant.
La partie la plus intéressante, parce que je n'en avais déjà vu que très peu, c'est ce qui concerne la civilisation pré-colombienne.
Les sphères parfaites de ce type ont été trouvées en plusieurs endroits. La plus grande fait près de deux mètres de diamètre. Selon les archéologues, elles seraient des symboles de pouvoir, placées devant des huttes de chef. On en a trouvé dans des tombes avec d'autres attributs du pouvoir comme des bijoux et des armes.
Cette statue d'hermaphrodite montre qu'un être aussi spécial avait une place élevée au sein d'une société très axée sur le dualisme masculin/féminin et les rites de fertilité.
Le corps était orné de tatouages et aussi de peinture appliquée avec des sceaux de divers motifs.
Les bijoux aussi tenaient une part importante, comme ornements ou comme signes hiérarchiques.
Malheureusement, l'éclairage et deux groupes de visiteurs ne permettent pas de belles prises de vue et j'enchaîne sur la salle de l'or.
J'avoue être déçue car la collection est restreinte et beaucoup de pièces sont similaires.
Il est déjà 11 h, donc je me hâte vers le Musée du jade...