Le Signal du Promeneur - Le Raoul Collectif

Il nous l’a joué façon puzzle, le Raoul Collectif !

La mise en scène déjantée nous a emportés dans une avalanche de citations tirées de destins réels pour donner forme, lentement, à un réquisitoire contre les impératifs étouffants de notre société néo-libérale.

Issus du Conservatoire de Liège, les cinq comédiens/dramaturges/réalisateurs en ont bien intégré l’enseignement faisant une large part à la réflexion politique et sociale.  

Dans une clairière, que ce soit littéralement en fanfare, sous forme de pantomime ou par d’énergiques déclamations, à la lumière de lampes frontales, de lanternes ou de torches enflammées, peu à peu se construit une réflexion sur ce qui pousse des individus jusqu’à la rupture avec leur carcan social.

Les fragments surgissent des vies de Fritz Zorn, pour qui son cancer était une maladie de la résignation, de Christopher McCandless, mort en Alaska d’avoir voulu trouver la liberté, ou de ce scientifique autodidacte qui a tout quitté pour chercher, au fin fond du Mexique, un ptérodactyle en vie.

Le tout s’articule autour du procès de Jean-Claude Romand qui défraya la chronique  : l’homme avait menti pendant 18 ans sur sa vie réelle en s'inventant une profession de médecin, escroquant son entourage pour se créer des revenus. Pour finir, en 1993,  il avait assassiné sa femme, ses enfants et ses parents sur le point de découvrir la vérité.

Le Raoul Collectif, entre rigueur et chaos, donne au théâtre une dimension viscérale qui pousse au questionnement. Inventif, musical et hilarant, le spectacle nous emporte comme sur des montagnes russes.  De la poésie au Grand-Guignol,  la suspension d’incrédulité est totale même quand les narrateurs brisent le quatrième mur.

Si vous n’avez pas pu voir le Raoul Collectif  au Théâtre de la Croix-Rousse, vous pourrez voir le spectacle en tournée en France, en Suisse et en Belgique.  

En fait, vous devez voir le spectacle !